1- Je n’ai pas été assez stupide pour dire aux dirigeants de l’armée avant de rejoindre l’armée ou après être devenu officier que j’essayais de mener le djihad en Tchétchénie, en Bosnie ou dans d’autres pays islamiques, mais cette croyance est restée en moi et je ne l’ai révélée à personne pour ne pas être accusé d’extrémisme.
2- Les livres sur les conquêtes islamiques que j'ai écrits avant la révolution n'étaient pas connus de l'armée, et leur rédaction et leur publication étaient secrètes, sans que je mentionne dans mes livres que j'étais officier. J'ai également raccourci mon nom de Tamer Mohamed Samir Mohamed Badr en Tamer Badr uniquement pour qu'ils ne puissent pas me joindre.
3- Il est possible que j'aie été mis sur liste noire par les services de renseignements parce que j'accomplissais les prières obligatoires à la mosquée ou parce que ma femme et moi refusions qu'elle retire son hijab pour voyager avec moi en tant qu'attaché militaire. Je m'attendais donc à ce que l'armée ne me laisse pas tranquille avant d'avoir atteint le grade de général de brigade. Ma démobilisation anticipée était prévue pour moi dès que j'atteindrais le grade de capitaine, que je l'aie demandé ou non.
4- Lorsque je me suis engagé dans l'armée, j'étais jeune et j'avais pour objectif de mourir en martyr dans une guerre que je croyais imminente entre nous et l'entité sioniste. J'ai donc choisi l'infanterie pour être au premier plan de cette guerre. De retour dans l'armée et constatant la situation actuelle, j'ai renforcé cet objectif : atteindre un grade qui me permettrait de changer la situation actuelle si je ne tombais pas en martyr.
5- Pendant la révolution du 25 janvier, j'avais nourri un espoir de changement, mais il s'est vite évanoui. C'est pourquoi j'ai toujours participé aux marches d'un million de personnes en secret. Dieu sait si j'étais surveillé ou non, jusqu'à ce que j'annonce mon adhésion à la révolution lors des événements de Mohamed Mahmoud. Je suis alors devenu un livre ouvert pour les services de renseignement, qui savaient tout de moi depuis mon enfance jusqu'à aujourd'hui.
6- Après le 30 juin, je n'avais aucun doute quant à mon incapacité à poursuivre mon service militaire, j'ai donc demandé une retraite anticipée. Malgré mon amour pour l'armée, je ne pouvais pas continuer dans ces circonstances.
7- Certains me demandent souvent : « Y a-t-il des officiers comme moi dans l'armée ? » Je leur réponds : « Je connais beaucoup d'officiers bien meilleurs que moi, bien élevés et pieux. Certains ont été tentés et ont changé, tandis que d'autres restent fidèles à leurs principes. Certes, ceux qui restent fidèles à leurs principes sont incapables de l'exprimer pour les raisons que j'ai évoquées précédemment. »
8- Quand on me demande si je regrette d'avoir rejoint le Collège militaire dès le départ, je réponds que je ne le regrette pas. J'ai appris à l'armée des choses que je n'aurais apprises nulle part ailleurs.
9- Quand on me demande si je regrette d'avoir demandé à quitter l'armée, je réponds que je ne le regrette pas. Je me suis engagé dans l'armée pour une raison précise. Si cette raison est exploitée à des fins personnelles, alors je n'ai aucune raison de continuer dans l'armée.
10- En fin de compte, je ne déteste pas l’armée, mais je déteste l’utiliser et l’exploiter à des fins et intérêts personnels.