Conquêtes de l'Italie

27 février 2019

Conquêtes de l'Italie

Les musulmans ont envahi la ville de César à deux reprises, et malheureusement, les sources islamiques ne fournissent que peu d'informations sur ces invasions et d'autres similaires. En effet, la plupart de ces invasions ont été menées par des moudjahidines volontaires, indépendants de l'autorité du califat. De ce fait, les historiens musulmans ignorent la plupart de ces actes héroïques et conquêtes. La plupart des informations sur ces invasions proviennent de sources européennes.

L'essentiel de cette grande épopée est que les moudjahidines volontaires décidèrent, après consultation, d'envahir la ville de Rome. Ils présentèrent l'idée au gouvernement de Sicile et à son gouverneur, Al-Fadl ibn Ja`far Al-Hamadhani. Ce dernier, à son tour, soumit l'affaire au prince aghlabide de l'époque, Abu al-Abbas Muhammad ibn al-Aghlab. Ce dernier approuva l'idée et fournit aux moudjahidines quantité d'équipement, de provisions et d'hommes. La campagne navale débuta en 231 H / 846 apr. J.-C. en direction des côtes italiennes jusqu'à l'embouchure du Tibre, où se trouve Rome. À cette époque, les remparts de Rome n'englobaient pas la totalité de la vieille ville. Le quartier religieux, qui abritait les célèbres églises Saint-Pierre et Saint-Paul, ainsi qu'un important ensemble de temples, de sanctuaires et de tombeaux antiques, se trouvait hors des murs. Il avait été laissé sans surveillance, les chrétiens le considérant comme un lieu saint protégé par le ciel. Les moudjahidines attaquèrent ce district et s'emparèrent de tous ses trésors, indescriptibles. Ils assiégèrent ensuite la cité des Césars, qui était au bord de la chute. Le pape Serge était terrifié. Prévenu d'une attaque de grande envergure, le pape de Rome envoya des appels de détresse aux rois et princes d'Europe. L'empereur franc de l'époque, Louis II, prit l'initiative et envoya une vaste campagne de soldats pour sauver Rome et ses églises. Suite aux désaccords survenus entre les chefs de la campagne musulmane, ces derniers levèrent le siège et retournèrent en Sicile chargés de butin et de prisonniers.

Cette tentative audacieuse des moudjahidines musulmans révéla la faiblesse et la fragilité des défenses de Rome, autrefois capitale du monde antique et centre de la chrétienté mondiale. Les musulmans décidèrent de réessayer jusqu'à ce que l'occasion se présente. C'était en 256 AH / 870 apr. J.-C., avec le soutien indéfectible du prince aghlabide de l'époque, Muhammad ibn Ahmad ibn al-Aghlab. Ce prince avait réussi un an plus tôt à conquérir l'île de Malte, en 255 AH / 869 apr. J.-C. Ses ambitions grandissaient : conquérir Rome. En effet, les flottes des moudjahidines rencontrèrent celles des aghlabides et poursuivirent leur route jusqu'à l'embouchure du Tibre. Le pape Léon IV, ayant tiré les leçons de l'invasion précédente, se hâta de demander aux flottes de Gênes et de Naples de repousser la campagne navale musulmane contre Rome. Une immense bataille navale éclata entre les deux camps près du port d'Ostie, au cours de laquelle les musulmans faillirent écraser les flottes chrétiennes. Sans une violente tempête maritime qui s'était abattue sur Ostie, les combats auraient cessé.

Cette puissante tempête n'a pas découragé les musulmans. Malgré les lourdes pertes qu'elle leur a infligées, ils ont persisté dans l'invasion et ont assiégé la ville avec la plus grande force, la menaçant de tomber. Cela a incité le pape Jean VIII, successeur de Léon IV, mort de chagrin suite aux désastres causés à la chrétienté, à se soumettre aux conditions des musulmans et à leur verser un tribut annuel de vingt-cinq mille mithqals d'argent. Cela a eu de graves conséquences sur les nations chrétiennes en général et sur l'Europe en particulier. Comment le pape pouvait-il payer tribut aux musulmans ? Mais c'est une vérité historique établie, incontestable. Les ennemis en ont été témoins et l'ont consignée dans leurs livres, même si cela les a honteux et attristés. C'est aussi l'un des exemples de fierté, de dignité et d'héroïsme du passé, dont les musulmans doivent aujourd'hui tirer des leçons et dont ils doivent tirer profit.

Pourquoi nous étions grands
Le livre (Pays inoubliables) de Tamer Badr 

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